samedi 3 octobre 2009

Sorcière et crayons : Tonton voit rouge.

Je reprends ici le récit entamé .

Donc, hier mon projet était de rejoindre la manif après être passé chez mon client, en banlieue. J'avais juste le temps de passer m'acheter des crayons rouges. Cherchez pas, j'en ai besoin pour le boulot.
J'avais, sur internet, trouvé de super bathouzes crayons sur le site que voici.
La raison : je ne voulais pas user mon super crayon télévision (oui, ça s'appelle comme ça), à usage purement décoratif depuis des années, que voici :


J'avais trouvé, en partant du site, une adresse à crayons proche de chez mon client. Objectif gain de temps, précieux en tous temps mais surtout ce mois-ci.

Seulement voilà, j'avais compté sans la banlieue. Vous ai-je déjà narré mon aversion pour la banlieue, ce désert pourri de mes couilles ? Non ? Alors je vous raconterai.
Mais revenons à nos crayons. La boutique devait se trouver au 51 de l'avenue du Général Leclerc. Je passe devant le 39, le 41, le 43... Tout va bien. Puis arrive le... huit cent et des brouettes !

J'ai été tellement choqué que j'en ai oublié de prendre une photo, c'est vous dire. Jusqu'où peut aller l'absurdité ? Comment est-on censés (*) trouver quoi que ce soit dans ce foutoir moche et sans loi qu'est la banlieue ?

J'ai respiré un bon coup, et me suis dit que je n'allais pas renoncer si vite. La voie du guerrier, tout ça. Pourtant, le bruit des voitures m'assourdissait (c'est pas les mêmes limitations, en banlieue ?), les gens me dévisageaient, le temps pressait et je m'éloignais de plus en plus de Paris. Je marche le long d'une énième jolie barre d'immeubles, arrive à une station de métro (la dernière de la ligne !) qui se trouve plus loin que celle où j'étais censé trouvé la boutique (donc ça sent pas bon), et trouve enfin un numéro de rue.

C'est le 61.

On est passé du 43 au huit cent et quelques, puis au 61. Sans transition. Et je cherche le 51.

C'est là que j'aurais dû renoncer. Oublier les crayons, prendre le métro à ce terminus et filer à la manif.
Mais non. Non, non. Là, je n'ai pas respiré un bon coup et je suis passé en mode "têtu + explorateur + mourrai jusqu'au dernier + vais pas me laisser emmerder par des numéros erronés + vais pas être mis en échec par une sale banlieue hostile de meeeeerde !".

Un caneton qui tente de traverser l'océan démonté, quoi.
Mais pas content, le caneton.

J'ai dû subir des visions telles que celles-ci :


Vous me direz : tu aurais dû les appeler au téléphone, pour te faire guider.
Voui, mais j'avais préféré mémoriser l'adresse, tout fier de ne pas avoir recours à mes petits papiers habituels. Et je ne pensais pas avoir besoin du numéro.
D'ailleurs, j'ai essayé de les appeler tout à l'heure : on est mis sur attente pour la vie, semble-t-il.

Après ces youpi explorations, je tombe sur l'arrière d'une boutique où j'aperçois des articles de papeterie. Mais c'est fermé, puisque c'est l'arrière. Des gosses sont là, en train de jouer au ballon. J'en capture un et lui demande si dans la banlieue, les boutiques ont aussi une devanture. Il m'assure que oui et me donne le chemin. C'est un endroit où je suis déjà passé il y a dix minutes. Je réprime un juron, envoie d'une main distraite le gosse s'incruster contre une tour (tiens : ça va mieux, mes côtes fêlées) et contourne à nouveau la belle bâtisse.

Il n'y a aucun numéro de rue, et la boutique est en réalité un gros magasin de bricolage. Je n'en suis plus là, demande le chemin aux employés car la fatigue m'aveugle, prends l'escalator, reste stoïque lorqu'un employé déclenche une alarme surpuissante en touchant une vitre (celle de l'arrière), trouve des crayons tout pourris (voir photo) qui n'arriveront pas à la cheville du mien, descends à la caisse, m'entends dire que j'aurais dû, à l'étage, demander un coupon car ces-articles-sont-en-solde-et-oui-elle-a-besoin-des-coupons, m'abstiens de trancher la gorge à tous les occupants du magasin, demande poliment à la dame si je peux ne pas refaire la queue quand je reviendrai, obtiens son accord, remonte demander les coupons à l'autre employé, redescends payer, marche jusqu'au métro tel un automate sur le point de s'immobiliser, ne peux même pas m'endormir dans le métro car c'est l'heure de pointe et il faut rester debout, descends à Place de Clichy parce que ça faisait moins de changements, grimpe la butte pour trouver la manif quasi finie. Normal, ça commençait à 19h et je me suis pointé après 20h.
Une consoeur, qui allait partir, me raconte que je n'ai rien raté car c'était nul, et me file le prospectus que je vous scannerai dès que je l'aurai retrouvé.

... Trouvé (dans le scanner) :



Je redescends la butte jusqu'à ma chaumière, fourbu.
Soirée pourrie, car ni travaillée ni amusante, mais heureusement égayée sur la fin... Par une amie venue m'offrir du gel douche.
Je dis "égayée", mais... c'est pas un peu un cadeau qui veut dire "Tu pues", ça ?

Je blague, je blague. Bon, maintenant que je suis bien chaud, je vais écrire sur la bande. A nous deux, Humpty Dumpty !




(*) et non pas "sensés", bande de cancres, mais ça j'en reparlerai aussi.



  
Share/Bookmark

10 commentaires:

  1. eh bien quelle vie trépidante tonton!! quel aventurier tu fais! A mi-chemin entre batman et goldorak! :)

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai que les batarangs ne sont pas sans ressembler à l'astéro-hache.

    Merci, mais je t'avoue que je préfère quand je me perds dans nos forêts. Pas de danger de revenir brecouille.

    RépondreSupprimer
  3. La première photo de la banlieue aurait pu être prise à Paris. Ca ressemble au magasin serap dans le 15e.

    RépondreSupprimer
  4. Bon, on va dire que tu étais fâché, fatigué. Mais LA BANLIEUE C'EST PAS QUE POURRI ET MOCHE ET LOIN !!!
    C'est quoi ce racisme anti banlieue?
    On a le métro qui arrive chez nous, les loyers sont moins chers (normalement), les apparts pas trop délabrés. On peut même avoir vu sur la tour Eiffel!
    Une provinciale banlieusarde ;-)

    RépondreSupprimer
  5. Eh ben moi aussi je vais faire ma banlieusarde où c'est que le métro arrive même pas ! Faut prendre le rer, m'sieur ! Eh ben c'est joli, calme et verdoyant (non, pas la campagne non plus, non).
    Et ce genre d'aventures, je les ai déjà vécues dans des coins de Paris que je connaissais pas... cela dit, je t'accorde qu'en banlieue, les distances s'allongent, et rendent ce genre de bad trips encore plus cauchemardesques. En plus ton récit était des plus colorés, donc non, tu n'as pas souffert pour rien. Et je compatis franchement.

    RépondreSupprimer
  6. Content de ne pas avoir posté la réponse écrite à Bulle hier soir. La fatigue ça me désinhibe, y compris au niveau de la colère. Un seul truc, car utile par ailleurs : les majuscules ça montre juste qu'on est un peu faiblard sur les arguments, et qu'on ressent donc le besoin de "crier". Hé, hé.

    Mesdames, sachez que j'ai tort et que par conséquent, vous, tort. La banlieue est un désert où l'on s'égare.

    Mais je mettrai un bémol un de ces jours, car il y a eu du nouveau dans l'affaire des crayons rouges. mais pas le temps ce soir. Boulot.

    RépondreSupprimer
  7. Désolée si tu as vu une pointe d'agressivité dans mes majuscules! Tu n'as pas vu le clin d'oeil à la fin ;-) Je suis fatiguée et peut-être maladroite mais je suis la première à raler dans ma voiture quabd je me perds en banlieue. j'aurais du le dire tout de suite!!!

    RépondreSupprimer
  8. Merci pour le site. Moi qui adore les crayons, stylos, je vais encore devoir en ajouter à ma collection.

    RépondreSupprimer
  9. Sorry. :)

    Au fait, le Van Gogh Colour Permanent Light n'est pas mal du tout, en fait.

    RépondreSupprimer
  10. Rien que le nom...

    RépondreSupprimer

 
Mto La Grand Combe