mardi 9 février 2010

The beguin begins, ou le béguin sans fin.

L'autre jour, je m'étais dit « Tiens, "béguin" ça ressemble à l'anglais "begin". Peut-on considérer qu'un béguin est un début d'amour ?" » (Car en ce moment, je pédale dans la guimauve.) Et de me plonger dans l'étymologie, histoire de confirmer mes poétiques supputations et de me faire un billet tranquille Émile.
J'ai découvert, déçu, que le béguin était une coiffe portée par une béguine. Les béguines étaient des sortes de bonnes sœurs, au Benelux.

http://c3.img.v4.skyrock.net/c30/ptitmaiz/pics/308538981.jpg  

C'est presque antinomique, qu'un nom de coiffe de nonne soit devenu un synonyme d'amour !
Sauf fantasme costumier, bien sûr. Et à moins de considérer que l'amour, quand il est passager, est comparable à une coiffe, vite mise et vite quittée. Mais ce n'est pas évident-évident, comme lien, et pourquoi une coiffe de nonne ?
Aucune explication sur ce glissement sémantique dans le Robert, ni dans mon (petit) dico d'étymologie. Me voilà bien désappointé.


Mais voici un petit su-sucre étymologique, histoire de ne pas repartir bredouilles :

Le mot "béguine" vient du néerlandais "beggaert", qui signifie "moine mendiant" (cf aussi l'anglais "beg" = mendier) . Jusque-là on s'en fout, mais attendez la suite.

Le mot "bègue" vient lui aussi d'un mot néerlandais : "beggen" = "bavarder".
« Alors OK Tonton, c'est rigolo d'appeler un bègue "bavard". Mais quel rapport avec les biguines ou le béguin ? »
Patience, jeunes padawans. Tout vient à point à qui me laisse en placer une.

Je vous le donne en mille : le mot "beggaert" vient lui aussi de "beggen" = "bavarder" ! Les moines mendiants sont donc étymologiquement des bavards. C'est vrai que c'est un métier où il faut beaucoup parler.

Si je distends tout ça pour arriver à grand peine à conclure ce billet, j'obtiens l'origine commune ("beggen") entre les bonnes sœurs et les bègues : le bavardage. Dans les deux cas, on a des répétitions inutiles qui provoquent soit l'énervement, soit la franche rigolade.

Moi qui voulais prêcher l'amour, voilà que je nous ai infligé un billet sur la religion.
… Vous dites ? C'est la même chose ? Me faites pas rigoler, eh, j'ai les lèvres gercées.


« Et pour la biguine, Tonton, on fait quoi ? »
Cherchez si vous voulez, moi je boude.
Share/Bookmark

5 commentaires:

  1. si tu n'avais pas fait la gueule toute la journée un sale dimanche de décembre 1999 à Bruges, tu saurais depuis longtemps ce qu'est un béguinage (jadis plein de béguines flamandes coiffées de béguins) !!

    pour la biguine, fais pas ton timide, sors ta compil frankie vincent et fais-toi plaisir.

    Suis d'humeur taquine. Don't mind me !!

    RépondreSupprimer
  2. Je faisais pas la gueule, j'avais un rhume de croupion.

    Bon, alors c'est quoi un béguinage ?

    RépondreSupprimer
  3. http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9guinages_flamands

    bisous !

    RépondreSupprimer
  4. Je ne sais pas s'il est sans fin, ton béguin, mais il te rend très fin ;-)

    RépondreSupprimer
  5. Anita :
    merci !

    Chonchon :
    En tout cas, il se mange sans faim.

    RépondreSupprimer

 
Mto La Grand Combe